Note au lecteur : cet article ne se veut pas exhaustif et est purement informatif ! Il cherche à mettre en avant les nombreuses initiatives qui existent sur notre territoire pour consommer local, mais il y en a beaucoup d’autres. N’hésitez pas à nous contacter pour nous faire part de vos bonnes adresses et de vos bons plans que nous serons heureux de mettre en avant !
Notre nourriture, nos choix de consommation ont des conséquences directes sur notre environnement et notre santé. Mieux manger, mieux consommer est aussi un levier formidable pour développer l’économie d’un territoire en y associant les producteurs et toutes les forces économiques qui interviennent jusqu’à nos assiettes.
L’alimentation en France, c’est environ 22 % de notre empreinte carbone soit en moyenne plus de 2 tonnes d’équivalent CO2 par personne. Près de la moitié des émissions de gaz à effet de serre sont associées aux importations et plus de la moitié de notre alimentation provient de produits transformés issus de l’industrie agro-alimentaire.
Le lien entre santé et alimentation est une évidence. Pour prendre un exemple des plus parlants, la France connaît comme de nombreux pays une épidémie de surpoids et d’obésité : « près de la moitié des adultes et 17 % des enfants sont en surpoids ou obèses en France aujourd’hui, avec des inégalités sociales encore très marquées ».
Repenser nos manières de nous nourrir, c’est agir concrètement aussi bien sur notre santé que limiter notre impact environnemental. C’est aussi parfois découvrir de nouveaux petits plaisirs de la vie, rencontrer des nouvelles personnes, transformer une contrainte en un élan positif.
Il n’est pourtant pas toujours facile de modifier ses habitudes alimentaires. Pratiques solidement ancrées, aspect pratique, coût parfois élevé des denrées de qualité, méconnaissance des circuits alternatifs de consommation… Les raisons de ne rien changer peuvent être nombreuses.
A Gif-sur-Yvette, nous avons la chance de vivre dans un territoire qui est aussi une zone de protection naturelle et un espace de production agricole. A quelques pas de chez nous, il existe un grand nombre d’initiatives qui nous permettent de consommer et manger des produits locaux de qualité.
On fait le point ! Certaines des initiatives listées dans cet article sont portées par des bénévoles qui seront heureux que vous frappiez à leur porte. C’est aussi une belle manière de mieux connaître les producteurs de notre territoire et de les défendre concrètement, tout en créant du lien. Il n’est en effet pas si facile de trouver l’équilibre économique, comme l’a montré la fermeture récente d’un épicier bio dans le centre, d’un épicier local à Moulon et celle d’un maraîcher à Chevry. Nos commerçants sont les premiers alliés de cette transition ! Soutenons-les.
Pour mieux connaitre les producteurs locaux, Terre et cité : l’acteur associatif de référence sur notre communauté d’agglomération Paris-Saclay depuis 2001, qui met en relation nos agriculteurs, les forces politiques et institutionnelles et les citoyens. Leur raison d’être est d’œuvrer à l’émergence d’un nouveau mode de relation, durable et partagé, entre agriculture, ville et nature en développant les circuits courts. Leur site référence les producteurs locaux. Terre et Cité est très impliquée dans la défense institutionnelles des Terres Protégées du Plateau de Saclay, le nouveau nom de la Zone de Protection Naturelle, Agricole et Forestière du plateau de Saclay (ZPNAF) qui fêtait le 23 septembre dernier ses quinze ans à Saint Aubin. Nous y étions : voir notre post ici !
C’était l’occasion de fêter la sortie du documentaire « Terres fermes” de Martine Debiesse et Claire Leluc Derouin. Il raconte l’histoire de la détermination et de l’engagement collectif qui se sont manifestés à l’arrivée du projet Paris-Saclay et qui a débouché sur une loi unique en France, sorte d’OVNI législatif, qui protège 2 300 hectares agricoles et 1646 hectares naturels et forestiers du Plateau actuels “Terres protégées”. Au cœur de ce film, les artisans de la terre qui produisent un bien essentiel : la nourriture. Il montre surtout la vigilance collective qu’il faut avoir pour préserver les forêts, les rigoles, la faune et la flore et garder vivante, fermement vivante, l’agriculture de ce territoire si particulier. Des projections sont à venir près de Gif-sur-Yvette : le dimanche 9 novembre 2026 à 18h à Châteaufort et le vendredi 21 novembre à 20h30 à Saint-Aubin. L’accès est gratuit mais l’inscription est nécessaire.
Pour aider les producteurs en s’engageant sur le long terme, les associations pour le maintien d’une agriculture paysanne (AMAP) : c’est un mode de partenariat local entre une ferme paysanne et un groupe de citoyens qui s’engagent à préfinancer la production (de légumes par exemple) en souscrivant des contrats pour sécuriser leur production. Les membres de l’AMAP prennent un engagement d’achat sur une période donnée. En cas d’absence, on peut transmettre son panier à un ami. C’est ce que l’on appelle le principe du consom’acteur, prenant souvent la forme d’un panier hebdomadaire. Ces AMAP agissent concrètement pour la défense des terres agricoles qui nous entourent. A l’échelle francilienne, il existe le réseau des AMAP en Ile-de-France :
- AMAP de l’Yvette créée en 2016 à Bures-sur-Yvette. Les habitants de Bures et des communes limitrophes peuvent adhérer à l’association pour souscrire à des contrats et précommander des produits (légumes, pâtisseries végans, bières, tisanes, colis de viande…) à retirer les jeudis de 18h à 19h à la Maison de l’écologie et la transition. C’est aujourd’hui plus de 110 amapiens qui soutiennent près de 30 paysans producteurs. Il est demandé aux amapiens d’être disponible au moins 3 à 4 jeudis soirs dans l’année afin d’aider aux distributions.
- AMAP les Jardins de Cérès créée en 2003 à Villiers-le-Bâcle : c’est l’une des plus anciennes AMAP de France. Les produits sont à retirer une fois par mois les samedis de 14h30 à 16h30 à la ferme Vandame de Villiers-le-Bâcle. Les Jardins de Cérès, c’est une quinzaine de producteurs et environ 220 adhérents qui doivent consacrer 2 à 3 heures par an aux distributions.
- AMAP de la vallée à Saint-Rémy-lès-Chevreuse. Les livraisons se font dans le local municipal proche de la voie ferrée, les mercredis de 18h30 à 19h30. L’association travaille essentiellement avec des paysans bio. Chaque année, une visite des exploitations est proposée aux adhérents, l’occasion d’instants conviviaux entre les producteurs et les amapiens.
Pour s’impliquer bénévolement avec un collectif, les épiceries participatives (EPIs) : il s’agit d’associations visant à fournir des produits locaux à leurs adhérents, en contrepartie de quelques heures de bénévolat par mois pour tenir la boutique ou récupérer les produits. Les Épis proposent un mode de distribution direct, sans marge, entre producteurs locaux et citoyens. Autogérés et à but non lucratif, ils recréent du lien social dans les quartiers et les villages. Les bénévoles ont ainsi accès à des produits locaux de qualité vendus à prix coûtant, le fonctionnement de l’épicerie étant sans frais (les locaux sont généralement mis à disposition gratuitement par une collectivité). Un modeste abonnement annuel permet de financer le développement du logiciel de suivi des stocks et des commandes.
- L’Epi de la vallée est le plus proche de Gif. Situé dans la ferme de la Commanderie à Saint Aubin, il est animé par plus de cent bénévoles giffois et est accessible aux habitants de Bures-sur-Yvette, Gif-sur-Yvette, Saint-Aubin et St-Rémy-lès-Chevreuse. L’adhésion varie entre 15 et 30€ à l’année. On trouve près de 300 produits de base et 75% des producteurs se situent à moins de 20 km de l’épicerie. C’est donc un circuit court qui est largement privilégié. Aucune marge n’est ajoutée aux produits qui sont achetés aux producteurs. Ceux-ci sont rémunérés au juste prix. Les adhérents s’engagent à donner 2 heures de leur temps par mois pour assurer le fonctionnement de l’épicerie qui est ouverte les mercredis (14h à 20h), vendredis (16h à 20h) et samedis (10h à 12h).
On peut citer aussi des entreprises qui partagent le même objectif que les AMAP et EPIs en tissant un lien direct, transparent et saisonnier entre producteurs et consommateurs. C’est le cas depuis 2017 de CrowdFarming, ou bien encore depuis 2011 de La Ruche qui dit Oui !. Ces deux entités ont d’ailleurs décidé d’unir leurs forces. Le principe de la vente directe prend une nouvelle forme : des abonnements mensuels avec des récoltes de saison, livrées directement du champ à votre domicile. Ce modèle apporte un approvisionnement régulier et prévisible, transparent pour les consommateurs, fiable pour les producteurs.
Pour orienter la consommation vers les acteurs du territoire, il est possible d’utiliser la Racine, monnaie locale qui permet aux consommateurs de redonner du sens à leurs achats. Pour les professionnels, c’est retrouver une solidarité qui valorise l’entraide entre acteurs économiques du territoire. La Racine s’appuie sur une association créée par un collectif de citoyens sous l’impulsion du Parc naturel régional de la Haute Vallée de Chevreuse.
Mais nos commerçants ne sont pas en reste. Pour réduire les emballages, il est possible d’acheter en vrac au Bocal à Vrac qui ont aussi un site. Tout n’est pas local, mais ce commerce d’un genre nouveau s’inscrit dans une logique de développement durable et propose des produits bio, comme la Fourmi Verte ou Cbio. Sans oublier nos marchés (le mercredi et samedi à Chevry, jeudi et dimanche dans la vallée) où certains des étals proviennent directement du producteur (ferme Poullin par exemple). A peine plus loin, on trouvera entre autres un siropier artisanal à Chevreuse (l’Alchimiste), une boulangerie-minoterie exploitant un blé bio qui pousse aux portes de Gif (le Fournil Vandame), une vente directe de fruits et légumes à la ferme Trubuil Bot, ou encore la fameuse cueillette de la Ferme de Viltain.
Pour une alimentation durable, vecteur de cohésion sociale à Gif-sur-Yvette
En conclusion, l’alimentation, source de plaisir et réponse aux besoins essentiels, est bien plus qu’un enjeu environnemental ou sanitaire : elle est un puissant levier de cohésion sociale et de dynamisme local.
À Gif-sur-Yvette, comme ailleurs, elle peut rassembler les habitants autour de valeurs communes, renforcer les liens intergénérationnels et favoriser l’inclusion. En promouvant une alimentation durable, locale et accessible, notre commune a l’opportunité de créer des espaces de rencontre, de solidarité et de transmission. Manger mieux, c’est vivre mieux — ensemble.